Barrage de Sivens : un devoir de transparence et de vérité
Les événements qui se sont déroulés dans la nuit de samedi à dimanche à Sivens laissent aujourd’hui tous les écologistes de France en proie à une profonde tristesse. Le décès de Remi Fraisse est un drame qui nous concerne tous et toutes. Mes pensées vont d’abord à sa famille, à ses amis et à ses camarades. Ils savent tous que loin du portrait de casseur que certains tentent aujourd’hui de brosser, Rémi était un étudiant de 21 ans de Haute-Garonne, attaché à la défense de l'environnement.
L’absence d’informations claires et la confusion des informations fournies par les autorités à ce jour n’est pas acceptable. Un devoir de transparence et de vérité s’impose aujourd’hui au gouvernement afin de faire toute la lumière sur l’action des forces de l’ordre lors de cette nuit. Le rapport d’autopsie permettra de déterminer les causes précises et exactes de cette mort.
Néanmoins, dès maintenant, nous constatons que l’ordre public n’a pas été garanti afin de permettre l’expression de ce mouvement. Dès lundi dernier, j’ai alerté le Préfet et le gouvernement sur la gravité des incidents multiples et sur l’attitude inutilement répressive de certaines forces policières à Sivens.
Je condamne tous les recours à la violence et je regrette les incidents perpétrés par quelques manifestants, venus avec la seule volonté d’un affrontement avec les forces de l’ordre. Mais aucun de ces débordements, ne peut servir d’excuse à ignorer la gravité de la mort de Rémi Fraisse. Aucun de ces débordements ne doit permettre de jeter l’opprobre sur un mouvement pacifique de mobilisation pour l’intérêt général.
Dès aujourd’hui, je demande l’arrêt immédiat des travaux sur le barrage du Sivens et la mise en place d’une enquête claire et précise sur les agissements de force de l’ordre. Rien ne peut justifier la violence, rien ne peut venir expliquer la mort de ce jeune homme.
Députée de Paris
Ancienne Ministre