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DÉBAUCHAGE D’ÉCOLOS PAR PRÉSIDENT AUX ABOIS

Vu du Sénat # 77: débauchage d'écolos par Président aux abois

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Pour redonner un peu de panache à un exécutif essoufflé, François Hollande a fait son marché au sein de la gauche. Résultat: point de panache, juste un petit panachage. Sur la photo de famille, cette étroite gauche gouvernementale donne une image factice d'unité.

Le Président a ainsi débauché la secrétaire nationale en fonction d'EELV, Emmanuelle Cosse, celle qui, il y a peu, voulait "changer d'air" en Île-de-France et pour qui, il y a peu, adhérents et militants EELV avaient infatigablement fait campagne dans l'espoir de la mener à la victoire aux régionales. François Hollande y a ajouté deux ex-EELV, partis depuis quelques mois déjà pour former leurs groupuscules à eux: Jean-Vincent Placé, réunissant, dans une formation de bric-à-brac, l'UDE, tous ceux qui rêvaient d'un retour (ou plutôt de leur entrée) au gouvernement, et Barbara Pompili, co-présidente du groupe écologiste de l'Assemblée nationale, et toute récente fondatrice d'une « association » locale picarde, ironiquement appelé "Nouvelle ère". Que n'aurait-on pas fait pour obtenir un mini-maroquin de sa majesté Hollande!

Depuis le départ de Cécile Duflot et de Pascal Canfin consécutifs à la nomination de Manuel Valls comme Premier Ministre, EELV, dans son écrasante majorité, j'entends les militants EELV dans leur écrasante majorité, étaient opposés à une participation au gouvernement. La politique conduite par ce dernier s'est en effet révélée peu compatible avec les aspirations, les convictions, les idéaux et les valeurs du parti, que ce soit dans le domaine environnemental, social ou sociétal. Emma Cosse l'avait d'ailleurs vigoureusement et publiquement rappelé elle-même pendant sa campagne des régionales...

Des débauchés qui ne représentent qu'eux-mêmes, et encore...

L'ambition personnelle en politique n'est pas a priori condamnable. Bien au contraire. Du moins lorsqu'elle est mise au service d'un engagement sur le fond, qu'elle se conjugue avec la loyauté, et la fidélité à ses principes. L'histoire de la politique n'est hélas pas avare d'exemples de ce genre de personnalités plus séduites par l'espoir d'une gloire éphémère, que par un combat de longue haleine. Il est vrai qu'une fois qu'on fait les comptes, elles ne laissent ordinairement pas beaucoup de traces de leur passage.

Le débauchage cynique effectué par François Hollande n'est pas non plus à la hauteur d'un Président de la République. On se demande à quoi il sert, ce débauchage, et ce qu'il sert. Sûrement pas la France et les Français. On soupçonne bien les petits calculs politiques qui le sous-tendent. On sait surtout que les débauchés en question ne représentent rien de plus qu'eux-mêmes. Ni les militants et sympathisants EELV, ni l'électorat qui se reconnaît dans l'écologie politique (et connaît tout de même bien le logo du parti) ne s'y laisseront prendre. A quelques exceptions près, bien sûr.

Depuis des mois, François Hollande, ancien manœuvrier du PS plus que Président de notre République, poursuit sa tactique de déstabilisation du parti écologiste dans l'espoir d'empêcher Cécile Duflot de se présenter à la présidentielle. Si elle se présentait, elle pourrait en effet lui ravir les voix qui lui manqueraient pour franchir le barrage du premier tour et affronter Marine Le Pen. Ainsi ne rejouerait-il pas la dernière élection de Jacques Chirac. D'où le soutien présidentiel à ces micro-scissions écologistes à répétition. L'idée ? Démanteler EELV et effacer l'écologie politique du paysage politique français.