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LE SCANDALE DES AIDES PUBLIQUES D’ETAT PERCUES PAR SANOFI

 

COMMUNIQUE DE PRESSE

 

Samedi 25 avril 2015

 

Michèle RIVASI (députée européenne, vice-présidente du Groupe Verts / ALE)

 

LE SCANDALE DES AIDES PUBLIQUES D'ETAT PERCUES PAR SANOFI 

Quand Sanofi licencie, l'Etat gratifie

 

En 2014, Sanofi, fleuron de l'industrie pharmaceutique française (5eme groupe pharmaceutique mondial), a réalisé un chiffre d'affaire de 33,7 milliards d'euros avec un résultat net d'activités de 6,8 milliards d'euros.

 

Entre 2004 et 2014 le budget de recherche / développement de Sanofi est passé de 17% à 14%. Par ailleurs, en France (sur les différents sites de Sanofi) il y avait 6212 salariés en CDI dans la recherche pharmaceutique en 2009 et il en reste 4237 en janvier 2015 (soit une perte nette d'environ 2000 postes).

 

En France, les dépenses de recherche-développement s'élèvent à 2,2 milliards d'euros. Ce chiffre est à comparer aux 3,7 milliards d'euros de dividendes versés aux actionnaires en 2013 sans compter les 1,8 milliards d'euros de rachat d'actions.

 

Or, selon les organisations syndicales de Sanofi, la totalité des crédits d'impôts (CIR -crédit d'impôt recherche-, CICE -crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi-, crédit d'impôt famille, apprentissage) perçus par la multinationale sont passés de 70 ME en 2007 à 150 ME en 2013.

 

Je trouve indécent ce détournement d'argent public par Sanofi qui perçoit des millions d'euros de crédit d'impôt recherche alors que des sites entiers de recherche sont fermés et que sur les 5 dernières années 30% de son personnel de recherche a été supprimé. Le crédit d'impôt recherche est censé promouvoir l'emploi scientifique et l'innovation dans les entreprises installées en France.

 

Cela remet en cause les dispositifs d'aides publiques aux entreprises qui s'apparentent plus aujourd'hui à des cadeaux faits aux entreprises, voire aux actionnaires (pour Sanofi sur la période 1999-2013, la hausse moyenne du dividende par action est de +16,8%). Pour maintenir l'emploi en France, il convient de conditionner les aides de l'Etat et des collectivités locales au maintien de l'emploi en France et à l'orientation de la recherche sur des maladies émergentes.

 

Puisse notre Ministre de l'Economie Emmanuel Macron prendre conscience du caractère intolérable de cette gabegie et de ce cadeau fait à un laboratoire pharmaceutique dérivant dans une logique purement financiariste.

L'Etat doit retrouver un rôle de stratège notamment en matière de recherche et notamment dans le domaine de la santé.