Nouvelles fuites d’eau radioactive à Fukushima ou l’impossible maîtrise de la situation
Nous apprenions hier l’existence d’une nouvelle fuite d’eau radioactive vers l’océan, 70 fois plus radioactive que ce qui est sur site normalement (5 050 et 7 230 Bq/L.) tandis que la radioactivité en tritium a atteint un record dans 3 des 12 forages de dérivation en même temps.
Ce nouvel incident inquiétant intervient alors que Tepco a décidé en janvier de ne pas tenir sa promesse de décontaminer toutes les eaux d’ici avril 2015 avec ALPS.
Il y a plus de 300 000 tonnes stockées dont on ne sait rien faire
Aussi depuis décembre 2014, de nouveaux problèmes de rejets de radioactivité ont été répertoriés :
- 6 tonnes fuient du système de retraitement des eaux (ALPS)
- Augmentation par 57 de la quantité de Cs 134 et 137 dans les eaux souterraines
- Augmentation de tous les radionucléides béta (dont Strontium 90) près du réacteur 1 (16 février 2015)
Par ailleurs, si tous les combustibles nucléaires du bâtiment combustible du réacteur 4 ont été retirés fin 2014, on ne sait toujours pas quoi faire avec le corium des réacteurs 1 à 3. Le président de TEPCo parle de 40 à 50 ans pour le démantèlement de la centrale accidentée. C’était 30 ans au début de la catastrophe.
L’impact sur la santé de cette catastrophe nucléaire commence à être mesurable. Le taux moyen d’anomalies congénitales et autres anomalies chez les nouveaux nés de Fukushima entre 2011 et 2013 est d’un peu plus que 2%.
Enfin, le coût de cette catastrophe est estimé à plus de 100 milliards d’euros entre les dédommagements aux victimes, les travaux sur site et tout ce qui est à bâtir (système de stockage de déchets etc).
Michele Rivasi