Ok pour sauver le soldat AREVA Mais pas au risque de faire plonger EDF
Ok pour sauver le soldat AREVA
Mais pas au risque de faire plonger EDF
Le marasme industriel du nucléaire a été révélé au grand jour, il y a quelques mois lorsqu'a été annoncé le déficit abyssal d'AREVA, aggravé par les défauts répétés de l'EPR y compris sur sa cuve.
Cette situation confirme la très forte vulnérabilité française, liée à sa très forte dépendance à la technologie nucléaire, alors même que cette technologie est dorénavant moins compétitive que l'éolien et, progressivement, que le solaire. Les Français découvrent que le nucléaire bon marché n'était qu'un mythe.
Le AREVATHON se traduit aujourd'hui par un Meccano industriel qui risque d'entraîner EDF dans la chute. Et risque de se traduire par une recapitalisation coûteuse pour les contribuables d'ici quelques mois.
Il faut certes sauver le soldat AREVA, ne serait-ce que pour garantir la sûreté des installations parmi les plus dangereuses du monde, et parce qu'il y a encore de très nombreuses années d'activité dans l'amont et l'aval du cycle, le démantèlement, la gestion des déchets, etc.
Pour autant, il serait extrêmement pénalisant pour la transition énergétique - et donc pour l'emploi en France -que l'essentiel des moyens d'EDF soit encore une fois investi dans une filière en déclin.
A travers le monde, le nucléaire ne cesse de voir sa part de marché diminuer, alors que Chine, Inde, USA, etc. rivalisent de projets d'investissement dans l'éolien et le solaire. Ne ratons pas ce grand virage énergétique.Adoptons une politique industrielle conforme à la loi de transition énergétique.
Denis Baupin, Vice-Président de l’Assemblée Nationale
Rapporteur de la commission d’enquête sur les coûts du nucléaire